Le maître de Feng Shui,

Nury Vittachi.

L’écailler du Sud.

En se basant que sur le quatrième de couverture, l’ouvrage de Nury Vittachi n’a pas de quoi faire rêver. Au contraire. Cela ressemble à un vulgaire « buddy story », vous savez, deux personnes que tout oppose, mais qui finalement vont devenir les meilleurs amis du monde. Déjà, décliné au cinéma sous toutes ses variantes, animaux compris, le genre a de quoi blaser. Pour autant, si ce livre tombe dans ce travers. Il le fait bien.
Tout, d’ailleurs, dans ce livre revêt un certain classicisme désuet, mais pourtant touchant.
D’abord, le vieux maître de Feng Shui, C.F. Wong et la jeune occidentale Joyce McQuinnie composent un couple amusant, parodique, mais amusant. La jeune femme joue évidemment le rôle de la candide de service à qui on explique les bases du Feng Shui pour que le lecteur ne soit pas perdu. Un effet, très usité dans la littérature. Cependant, cet effet passe bien, mais de plus, il est compensé par des gimmicks amusants, comme la volonté du maître Wong de vouloir comprendre les idiomes de la langue anglaise (avec une perte d’impact des gags dans la traduction française). Chacun apprend, le lecteur s’amuse.
Ensuite, le récit sent un peu la poussière et la naphtaline, tellement il ressemble au mode de narration des récits à énigmes du début du XX siècle. Enjeu minimum pour les personnages, suspense réduit à la manière dont l’énigme va être résolue. C’est de la ballade, mais dépaysante, je n’ai pas dit exotique. Les mystères résolus grâce au Feng Shui sont rares dans le polar, donc foncièrement intrigants. Pas besoin pour autant d’adhérer à cette croyance aussi désuète que peut l’être l’astrologie ou toutes pratiques basées sur le paranormal.
A terme, on se retrouve avec un livre très convenu, mais paradoxalement novateur. Assez prenant pour faire fi de ce classicisme.
A découvrir.

Manu.