Laurent Trousselle,

Marche, arrêt. Point mort

Éditions Faim de siècle et cousu mouche, 2007.

Il faut un peu de temps pour rentrer dans ce roman, le style est très travaillé, l’écriture saccadée décrit les ruminations d’un personnage en guerre contre le monde avec de nombreux effets, répétitions, parenthèse, des phrases courtes, des encadrés, etc. Ça pourrait être pénible mais l’auteur tient sa forme et ses choix stylistiques, il sait les utiliser pour faire la peinture d’une pensée folle liée à un sentiment de révolte compréhensible. Il a beaucoup de bonnes idées de style, quelques trucs un peu ratés aussi mais ça fait partie du risque de ce type de projet. Ainsi le côté exercice de style est parfois trop marqué, un procédé qui rappelle sur la fin, un peu « la belle et la bête » de Jonquet (je ne peux en dire plus ici). Un côté politique parfois naïf sans qu’on sache trop si c’est le positionnement de l’auteur ou du personnage principal, naïf dans le sens où il y a un écart entre la violence terroriste du personnage et ses révoltes altermondialistements correctes, mais c’est un détail. En tout cas, Marche, arrêt. Point mort est à lire pour son écriture neuve, ludique, sa construction et l’absence de regard moralisateur et de jugement.

 

Baptiste