
La mort sans peine. Bill Pronzini. L'écailler du Sud. 2006.
Matthew Cape, le héros du bouquin, décide sur un coup de tête de tout laisser tomber, femme, boulot, amis. Il part au loin tailler la route, sans carte, ni itinéraire.
A l'aventure.
Sur cette demi-bonne idée, l'auteur Bill Pronzini décide que ça ne va pas être facile de parodier Arthur Miller ou Jack Kerouac. Alors il se lance dans un pastiche de ce qui pourrait être une vieille série multi-rediffusée le dimanche très tard.
Pour aborder la lecture de ce livre, il faut déjà être amateur des héros, jamais fatigués, qui désarment des femmes d'un simple revers de main. Le genre de gars qui trouve toujours une bonne petite blague après qu'on ait voulu l'assassiner. Heureusement les méchants tirent toujours à côté.
Il faut admettre que la police relâche le héros alors que tout l'accuse. Qu'elle fait preuve d'une admirable incompétence pour le laisser s'échapper.
Il faut considérer que les témoins capitaux doivent mourir, c'est leur destin, juste avant de révéler les informations majeures. Informations qu’ils ne pouvaient pas dire au téléphone, mais uniquement dans un motel, la nuit.
Les femmes succombent fatalement au héros, juste après qu'elles aient échangé trois phrases avec lui. Voire deux, les bons jours.
Il faut, enfin comprendre que le grand méchant a un besoin vital de se lancer dans un long monologue qui va tout expliquer, au lieu de loger une balle dans la tête du héros qui n'a rien fait que de se fourrer dans ses plans diaboliques.
J'en passe pour ne pas relever trop de cette intrigue improbable.
Il manque dans ce livre principalement, une bonne vieille fusillade dans un hangar désert, une évasion en sciant ses liens avec ses dents, un cutter, un bout de verre, etc. Que les lecteurs se rassurent Bill Pronzini aurait écrit quarante livres, auparavant. Tous ces merveilleux clichés dévoyés, galvaudés à outrance doivent faire tous partie de sa bibliographie.
Au final, ce qui reste le plus intrigant, c'est qu'en 2006, un auteur de cette trempe parvienne à être publié. Un grand mystère.
Manu