Les anarchistes tiennent leur université
d'été dans un camp de naturiste, voilà
le point de départ du dernier Pouy. Ils
se baladent à poil en dissertant sur le
troc, dans des réunions d'information,
etc. C'est rigolo, bien rendu et original.
Le bouquin aurait pu s'en tenir à cette
idée. Mais Pouy, devoir oblige, nous
rajoute un meurtre. Une vieille femme
est assassinée et il s'avère que c'est
une héroïne de la guerre d'Espagne,
de quoi intriguer nos anars naturistes.
Ils vont alors s'improviser enquêteurs
(parce que la police, c'est rien que
des gros branleurs…).
L'histoire se partage entre le quotidien
débonnaire de ce petit groupe de libertaires
et leur enquête d'amateur.
Là, où l'important aurait été de
confronter ces idéalistes à une réalité,
par exemple que faire s'ils retrouvent
le meurtrier puisqu'ils abhorrent la flicaille
et sa justice de classe ? La mise
en acte des théories libertaires aurait
fournit une bonne intrigue.
Au contraire, on sent que JB aime
trop ses personnages. Les réunions
se déroulent sans dissension interne,
pourtant tellement prégnante dans
ce milieu. Il montre qu'ils sont super
organisés, nombreux, que tout roule.
C'est gentil. L'enquête se déroule en
fond, sans trop d'enjeu, de suspense.
Vers la fin du bouquin, le coupable
est désigné, la sentence expédiée et
la morale sauve.
C'est mignon, presque naïf, les personnages
ont la consistance d'enfants
mignons et sages. Il est regretta-
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ble que personne ne soit malmené,
qu'un semblant de réalité s'abatte
pas sur ce camping, qu'un orage ravage
cet été tranquille.
Manu
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