Contre-addiction, Sandrine Cabut & Paul Loubière

Edition Viviane Hamy, mars 2003.

Les Halles de Paris, haut lieu français de la toxicomanie, des punks à chien et de la télésurveillance devient dans "contre-addiction" un endroit étrange, où des expériences médicales sont effectuées, des meurtres perpétués et terrain d'investigation d'une série de personnages. Parmi eux, un flic hors juridiction, des arabes forcément dealers, des vigiles malades, des drogués mystérieusement désintoxiqués et aussi un riche "anarchiste" et une sémillante chercheuse. Tous vont se mettre à mener leur propre enquête en risquant leur vie (et souvent en la perdant) afin de comprendre ce qui se trame dans cette galerie marchande.

Après un début un peu confus face à cette cohorte d'apprentis enquêteurs, le livre nous entraîne assez vite en terrain connu. Les "gentils" sont clairement indentifiables par leur charme, leur humour et une certaine aptitude à éviter les balles. De l'autre côté, les "méchants" incarnés par des hommes d'affaires sans scrupules et un médecin sans éthique s'activent à décimer les témoins gênants. Enfin, au milieu des faire-valoir qui font progresser l'intrigue ou servent les desseins des autres protagonistes.
Ponctué par de brefs chapitres orientés actions, "contre-addiction" se lit rapidement, ralenti de-ci delà par quelques incohérences narratives, des dialogues un poil parodique et des métaphores laborieuses. "Elle est comme les chats, Kate, elle a un chronomètre intégré pour faire la gueule".
Au final, le livre se consomme aisément, sans marquer les esprits trop longtemps, mais conçu sans prétention, il parvient à toucher son cœur de cible. A savoir, les lecteurs cherchant un livre d'un abord facile, avec une bonne dose d'action, de péripéties et de meurtres en tous genres. Ces lecteurs existent, qu'ils soient usagers des chemins de fer ou non.

Manu