Jacques Braibant, V comme V.I.T.R.I.O.L.

aux éditions du Hêtre Pourpre. Diffusion assurée en France par Alterdis.

S'inspirant d'un fait réel des années 80, la fameuse affaire des tueurs fous du Brabant, Jacques Braibant nous emmène en compagnie de son commissaire Trévoux dans une affaire qui suscite pas mal d'interrogations dans les milieux policiers belges et d'une opinion publique déstabilisée.

Un petit dealer est d'abord abattu devant les grilles d'une école de Bruxelles, puis il s'agit d'un immigré biélorusse affilié à la mafia russe, découvert devant le parlement wallon à Namur. Enfin, troisième meurtre, celui d'un gros dealer, assassiné alors qu'il sortait de prison. Mitraillé en pleine rue, il est achevé froidement d'une balle dans la tête. Si les deux premiers meurtres n'ont pas été accomplis sur place mais les corps déplacés devant des monuments ou symboles significatifs, ce troisième assassinat est tout de même relié aux précédents, la balle ayant été tirée dans la tête provenant du même calibre que pour les autres affaires. Ce n'est pas une grosse perte pour la société, pensent certains, mais les meurtres s'enchaînent, les personnes visées semblant monter dans la hiérarchie de la drogue. Puis tout à coup, cela change de ton, ce sont des immeubles du Trésor Public qui sont la cible de cette recrudescence d'une forme de gangstérisme organisé et dont les buts ne sont pas revendiqués. Le commissaire Trévoux oscille entre deux suppositions : une vengeance orchestrée par une famille ayant perdu un de ses membres, un enfant probablement, à cause de la drogue, ou des crimes organisés par un gang dont les motivations semblent aléatoires, peut-être édictés par un groupuscule d'extrême droite.

Ce livre n'est pas un éclairage sur une ancienne affaire qui date de vingt ans mais il s'en réfère, apportant dans cette intrigue une supputation quant aux agissements et aux motivations d'un groupuscule. Mais c'est également la possibilité pour l'auteur, journaliste, de dénoncer les pratiques et procédés d'une frange extrémiste, et de mettre en scène un policier pétri d'humanisme, curieux, érudit mais pas pédant, qui recherche une élévation de l'âme en espérant entrer dans la Franc-Maçonnerie, société plus ou moins secrète dont tout le monde parle sans véritablement en connaître les tenants et les aboutissants.

Paul